Le second souffle au sport : Qu’est-ce que c’est ?

Le second souffle se manifeste généralement entre la deuxième et la dixième minute d’exercice ( dans certains cas rares, jusqu’à la trentième minute) et il est ressenti comme une plus grande facilité à respirer, une disparition partielle ou complète des douleurs.

La détresse respiratoire des premiers moments s’estompe et laisse place à une certaine facilité. Le second souffle survient même chez les champions sportifs, sauf qu’ils y prêtent moins attention que les néophytes.

En général, le second souffle survient plus rapidement lorsque l’exercice est intense et qu’il fait chaud. N’allez pas croire que cette aisance générale apparaît tout bêtement parce que l’intensité de votre effort aura baissé d’un cran. On ressent un second souffle même lorsqu’on fait un exercice sur un ergomètre où la puissance requise d’exercice demeure strictement constante. Il y a, grosso modo, quatre explications possibles au phénomène du second souffle.

Le lactate?

Certains expliquent le second souffle par une réduction soudaine de la quantité d’acide lactique présente dans les muscles ou une réduction de la quantité de lactate présente dans le sang. Aujourd’hui, on sait que ni l’acide lactique ni le lactate ne sont responsables de la fatigue. En fait, c’est le contraire qui se produit. Comme on l’a vu, après un échauffement suffisamment intense pour avoir produit une certaine quantité de lactate, la performance dans une course cycliste contre la montre est meilleure qu’après un échauffement produisant moins de lactate.

Si le lactate a quelque chose à voir avec le second souffle, ce serait donc son apparition, non pas sa disparition, qui en serait à l’origine. Les endorphines? La deuxième explication possible est séduisante. Plusieurs attribuent aux endorphines l’ euphorie du coureur (runner’s high ), espèce d’état général de flottement ressenti parfois après quelques kilomètres de course. Les recherches sur cette question ne sont concluantes que depuis peu. Il est vrai qu’au fur et à mesure que progresse une séance d’entraînement, surtout si elle est particulièrement difficile, la concentration sanguine d’endorphines augmente.

C’est d’ailleurs ce qui explique que le seuil de douleur est repoussé pendant et immédiatement après chaque séance d’entraînement.

Les endorphines

Ce sont les hormones de la douleur, c’est-à-dire qu’elles se retrouvent en plus grande quantité dans le sang lorsqu’on s’impose une intensité d’exercice plus douloureuse. Elles envoient un signal en quelque sorte « anesthésiant » au cerveau, si bien qu’on devient plus apte à faire un exercice intense sans en souffrir de manière trop marquée. Jusqu’à tout récemment, rien ne prouvait que la présence d’endorphines dans le cerveau ait un lien avec l’euphorie du coureur.

Une recherche récente menée par l’équipe du docteur H. Boecker, de Munich, indique toutefois que c’est bel et bien parce qu’il y a libération d’endorphines dans le système nerveux central que les coureurs se sentent euphoriques. Les chercheurs ont injecté, dans le sang de coureurs de fond non informés des objectifs de la recherche, une substance radioactive (non nocive) permettant de révéler sous dispositif de balayage (scanner) la présence d’endorphines dans divers endroits du cerveau. Avant et après 2 h de course, les coureurs ont effectué un test psychologique visant à mesurer leur humeur et sont passés sous le dispositif de balayage.